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les brèves

Aïn-Bessem. L’Eriad au bout du rouleau

 Depuis que le groupe Dahmani a laissé tomber l’unité d’Eriad de Aïn Bessem, il y a 20 jours, celle-ci est à l’arrêt, selon nos sources. Notre déplacement, samedi dernier sur les lieux, n’a pu nous permettre d’apprendre davantage sinon que les 100 employés de l’unité n’ont pas touché leur dernier salaire, c’est-à-dire celui d’avril.

Le directeur de l’unité n’étant pas présent, nous n’avons pu aller plus loin que le seuil de l’entreprise. Cependant, contacté par téléphone, celui-ci nous a invités par deux fois à nous adresser au PDG de la filiale Eriad à Bouira. L’un des responsables de cette filiale nous a orientés vers le groupe Eriad à Alger. Joint par téléphone, le directeur commercial de ce groupe se dit surpris d’apprendre que le groupe Dahmani pour lequel l’unité de Aïn Bessem fait le processing, c’est-à-dire la trituration du blé et la mise en sac, a rompu le contrat qui le lie à cette unité. Pour ce responsable, rien n’a changé pour l’unité Eriad de Aïn Bessem puisqu’on ne lui a rien signalé à ce sujet. Quant au retard accusé dans le versement des salaires, cela arrive à toutes les entreprises, selon lui, sans pour autant signifier qu’elles ont des difficultés financières. Nouveaux contrats avec nos sources qui persistent et signent dans leurs déclarations : l’unité Eriad est à l’arrêt du fait de son lâchage par le groupe Dahmani il y a 20 jours. « Avec quoi tournerait l’unité privée sans le produit fourni par le groupe Dahmani ? », ironisent ces sources. Et pour montrer que les difficultés dans lesquelles se débat l’Eriad de Aïn Bessem remontent à deux ans et que le groupe Dahmani n’a fait que reculer l’agonie de cette unité, ces mêmes sources ajoutent que « les travailleurs n’ont touché que 50% du salaire de février ». Le mois qui a vu le groupe Dahmani offrir à l’unité son label et son partenariat.

El Watan > Ali Douidi > 18 mai 2005

Aïn-Bessem. 5100 demandes de logement enregistrées

Si la demande paraît toujours supérieure à l’offre en matière de logement, c’est parce que les dossiers déposés au niveau des services concernés n’ont pas été étudiés convenablement, de l’avis du chef de daïra de Aïn Bessem.

C’est pourquoi, deux importantes mesures ont été prises pour le traitement rationnel des dossiers : l’établissement d’un fichier pour savoir si le bénéficiaire ouvre ou pas à un logement et le tri de ces mêmes dossiers par la brigade d’enquête constituée à cet effet, pour « orienter » la demande vers le type de logement souhaité. Le fichier renferme un ensemble de données concernant les bénéficiaires de toutes formes d’aide de l’Etat dans le domaine du logement. En le compulsant, le service chargé de traiter le dossier du futur bénéficiaire d’une aide ou d’un logement vérifie ainsi l’éligibilité à ce droit du demandeur. En tenant à jour et convenablement ce dossier et en faisant un tri rigoureux des demandes vers la forme d’aide ou de formules d’acquisition du logement désiré, on arriverait, selon la méthode de travail du chef de daïra de Aïn Bessem, à satisfaire toutes les demandes. Pour l’heure, celles-ci ont atteint 5100 dans les trois communes que la daïra chapeaute : 4000 demandes pour Aïn Bessem, 600 pour Aïn Laloui et 500 pour Aïn El Hadjar. Sous le slogan un peu pompeux de « Guerre à l’habitat précaire », une opération de relogement qui sera lancée prochainement par la daïra comportera l’attribution de 30 logements sociaux à Aïn El Hadjar, 50 à Aïn Bessem et 30 à Aïn Laloui. A propos des 50 logements sociaux de Aïn Bessem le responsable de la daïra donne libre cours à son embarras : « A qui attribuer des F1, s’agissant des familles nombreuses dans cette opération ? » L’autre point soulevé au cours de notre entretien avec ce responsable a trait au vide juridique constaté par lui, pour engager des poursuites à l’encontre de ceux qui ayant bénéficié de logements sociaux les sous-louent à d’autres. A son sens, la mesure qui fait passer le logement participatif (LSP) de 80 millions à 140 millions, par exemple, et où l’Etat participe à hauteur de 50 millions en laissant le reste à la charge du bénéficiaire, n’a de raison que de décourager les spéculateurs qui avaient jeté leur dévolu sur cette formule exploitée éhontement aux dépens des bourses modestes.

El Watan > Ali D. > 11 janvier 2005

Aïn-Bessem. Miralès, une dame au grand cœur

C'est le portrait saisissant d’une Française gagnée à la cause algérienne bien plus encore que celui de la convertie à l’islam qui nous est dressé de Mme Miralès Angel, ayant choisi de vivre, de mourir et d’être enterrée à Aïn Bessem.

Ce portrait prend d’autant plus de relief et de couleurs qu’il est fait par un patriote et un révolutionnaire qui a eu à travailler avec elle pendant la guerre de Libération et, qui, pris et torturé à cette époque, a eu la vie sauve grâce à elle. Née à Miliana, mariée à un Français dont elle a eu une fille - Marie Ange - elle était venue s’installer bien avant la guerre de Libération à Aïn Bessem où elle avait tenu d’abord une pension familiale avant d’ouvrir un café-bar-restaurant, dénommé la chaumière. La qualité de service y était excellente et sa tenancière dont le nom a même figuré dans une revue gastronomique anglaise était un cordon-bleu. Le fait que des personnalités politiques et diplomatiques fréquentaient après l’indépendance cet établissement original n’empêchait pas qu’il soit ouvert aux plus humbles citoyens de la ville qui voulaient y prendre place. L’archevêque Duval, surnommé par les colons Mohamed Duval pour ses positions en faveur de la cause algérienne, était un habitué des lieux, selon notre source. Cette femme au grand cœur qui aimait l’Algérie s’était enflammée pour les principes de la Révolution de 1954 en apportant son aide matérielle aux combattants de l’ALN. « Je me chargeais de porter les couffins de vivres et d’effets vestimentaires qu’elle me donnait pour les remettre à un agent de liaison du FLN du nom de Mohamed Benaïssa », raconte encore notre source. Entre 1960 et 1961, témoignait S., elle a caché chez elle un groupe de moudjahidine qui venaient d’effectuer une opération commando au niveau du glacis. Le matin, une fois le bouclage de la ville terminé, le groupe de commandos a pu regagner le maquis sain et sauf. « Des faits de ce genre, je peux en raconter beaucoup, assure S. Un jour, elle m’a sauvé la vie. C’était en 1960 ou 1961. Ce soir-là, nous avions à écrire avec la peinture des slogans du type : ‘‘vive l’Algérie, vive le FLN’’, dans les rues. J’opérais pour ma part au bas de la rue Meghribi, sous la surveillance des fidayine. Tout s’est passé selon notre plan. Mais au matin, des soldats français, informés mystérieusement, frappèrent à la porte de la maison. La tache de peinture sur mon pantalon m’avait trahi. Je fus embarqué au régiment d’artillerie aérienne (RAA), au fameux 410 où je fus torturé. » L’intervention de Mme Miralès auprès du capitaine Vignou a permis d’obtenir la libération du jeune détenu. Cette bonne patriote aimait l’Algérie au point que dans ses dernières volontés, elle exprima le désir d’être enterrée dans sa ville et qui plus est dans un cimetière musulman.

El Watan > Ali D. > 7 juin 2005

Souk El Khemis - Une daïra gérée à distance

La virée à Souk El Khemis en cette matinée d’août n’a rien d’excitant, mais elle s’impose. Bien qu’elle ne soit qu’à 13 km au nord de Aïn Bessem, la daïra de Souk El Khemis, qui ne compte que deux communes, est cependant l’une des plus déshéritées de la wilaya sinon du pays.

En 1977, les premiers cas de choléra étaient apparus à Souk El Khemis avant de s’étendre à toute la wilaya, et en février dernier une manifestation ne devait-elle pas paralyser sa gestion qui fonctionne aujourd’hui cahin caha ? Le transport Aïn Bessem-Souk El Khemis se fait à bord d’un fourgon antédiluvien, aux vitres bloquées et aux sièges usés jusqu’à la corde. La route, passées les plaines fertiles d’El Hamzaouïa (daïra de Aïn Bessem), fait brusquement un coude vers la gauche et commence le défilé des collines schisteuses où ne poussent généralement que les arbres rustiques tels que l’amandier, le figuier et l’olivier. Les quelques chaumes rachitiques de cette région montagneuse, témoignent des maigres récoltes engrangées. Enfin la route amorce une descente et apparaîssent les premières maisons du village, devenu par nécessité administrative, daïra. Le fourgon s’arrête. Le plan du village est simple : au bas du raidillon, quelques commerces, quelques cafés, le CEM et de part et d’autre de la route, le siège de l’APC, le centre culturel, le centre de santé, le bureau de poste, la garde communale, le siège de la daïra, des maisons, tout au plus cinq bâtiments (à l’exception d’un seul, plus ancien) nouvellement habités. La pharmacie ouverte il y a trois mois et la subdivision agricole qui fait face au siège de la daïra, complètent le décor.

La population se rebiffe

Une chose à savoir : les autorités se souviendront toute leur vie durant d’un certain jour de février de l’année en cours. Dépitée du fait des conditions de vie difficiles, la population s’était soulevée ce jour-là pour crier son refus d’une gestion qu’elle juge défaillante, laxiste, arbitraire, corrompue. La fronde a eu pour point de départ le mécontentement provoqué par l’augmentation du tarif décidée par les transporteurs publics. De 15 DA, la place est passée à 20 DA. Cela qui a mis le feu aux poudres. Barricadant la route et mettant le feu à des pneus, la foule d’émeutiers ne s‘était calmée que vers le soir, après qu’on a répondu favorablement à ses revendications. Parmi ces dernières, il y a le départ du chef de daïra, du secrétaire général de l’APC, de deux filles recrutées à la daïra dans le cadre de l’emploi de jeunes alors qu’elles ne sont pas de la commune, ni de la daïra et enfin de la vétérinaire de la subdivision agricole. Les plus excités des manifestants ne désarmèrent pas pour autant. Assiégeant la daïra, ils ne cessaient d’en bombarder les locaux de toutes sortes de projectiles. Insulté, blessé, le chef de daïra, qui s’ était retranché dans son bureau, n’a pu être soustrait à leur vindicte que grâce à l’intervention de la Gendarmerie. Conséquence : la daïra est gérée aujourd’hui à partir d’un bureau au sein du siège de la wilaya.

Problème d’eau

Néanmoins, aujourd’hui, du tableau que certains habitants brossent de la situation, ressort une absence d’écoute attentive à leurs préoccupations. Au sujet de l’emploi, un jeune montre de l’autre côté de la route le mur de clôture du CEM, hérissé d’aspérités : « Qu’on nous le rende plus lisse au moins pour qu’il ne nous blesse pas quand nous nous y adossons, c’est tout ce que nous demandons. » Rires. « Vous voulez savoir comment je gagne ma vie ?... En vendant de la limonade », dit Hamid, ingénieur-architecte. « Ils sont plus d’une dizaine de diplômés universitaires à se tourner les pouces », confirme un autre jeune. Et l’emploi de jeunes, à quoi sert-il ? « Trimer toute la journée pour qu’au bout du compte on touche 2000 DA en 5 mois ? Très peu pour moi », rétorque un jeune homme. Pas de structure sportive ou de loisirs, mais cela n’est rien pour les habitants par rapport à l’AEP qui constitue un véritable calvaire. « Je fais plus de 3 km à pied pour aller chercher de l’eau d’un puits », nous confie un autre jeune homme. Un commerçant nous montre un seau où l’eau a séjourné pendant deux jours, la décantation n’ayant pas pu s’opérer, le liquide a conservé son aspect trouble. De l’avis de tous, l’eau n’est distribuée qu’un jour sur deux et jamais plus de dix minutes.Et en plus, dans beaucoup de foyers, l’eau n’arrive pas. L’APC y remédie au moyen de citernes que le consommateur paye 2000 DA le trimestre ! L’autre grand problème a trait à la santé. Il y a bien un centre de santé, mais selon nos jeunes interlocuteurs, le service laisse à désirer. « On ferme le centre à 12h », dira un habitant. Un autre nous montre sa carte de diabétique du type 1 avec la mention « évolution limite ». « Je n’ai plus de médicament et on ne m’en donne pas ici », se plaint-il. Un troisième exhibe son pied blessé bandé d’un pansement neuf : « On m’a dit qu’on n’a plus de pansement, on m’a dit aussi d’aller acheter ça à la pharmacie d’en face. » Et il nous invite à aller vérifier ses propos au centre.

Responsables injoignables

Nous nous sommes heurtés au refus de communiquer de son responsable, qui aurait reçu sûrement des consignes de ses supérieurs hiérarchiques. En revanche, nous avons pu vérifier l’exactitude des dires des jeunes à propos du centre culturel. Nous avons pu visiter le centre. Dans les salles de jeux et de projection, trônent un micro en panne depuis plusieurs jours, un billard et une table de tennis sur laquelle deux jeunes se disputaient une partie. Nous passons à la bibliothèque qui ne devait jamais servir en tant que telle, sinon pour des cours de dessin aux écoliers ; leurs productions personnelles tapissent les murs. Les 300 ouvrages recensés traitent tous de l’histoire et de la science. En plus, ils sont en langue française. Pour une jeunesse peu formée dans cette langue et en quête de loisirs, on comprend qu’on ne se bouscule pas au portillon du centre culturel.

El Watan > Ali Douidi > 21 août 2004

 

 

Aïn Bessam au bord de l’asphyxie

Une des rares villes d’Algérie à n’avoir pas porté de nom colonial, c’est Aïn Bessem. Le chef-lieu de la commune de 50 000 âmes, aux rues larges et propres, droites et ombragées, mais malade de son économie, ne sourit plus. Et pour cause ! Ayant fait de l’agriculture sa vocation première, elle a subi les contrecoups d’une conjoncture nationale défavorable et d’une décennie de sécheresse sévère.

Erigée en commune en 1914, elle regroupe sous sa juridiction 18 fractions sur une étendue de 126 km2. De 10 milliards, le budget consacré à son fonctionnement a été ramené de façon draconnière à 4 milliards, d’où la ruine de ses ressources provenant essentiellement des terres abandonnées par leurs propriétaires et les multiples crises induites par les flux migratoires successifs auxquels la ville fait face depuis plus d’une décennie. Une économie à demi-ruinée. Un des coups les plus sévères portés à l’économie de la commune a été, il y a vingt ans, l’arrachage de la vigne. Celle-ci, selon le président de l’APC, faisait autrefois la fierté et la prospérité de la contrée, appelée les Arribs. Les vignobles, selon lui, couvraient 25 000 ha et produisaient le meilleur cru du pays. Témoignage de l’importance accordée à la viticulture : le pressoir gardé précieusement comme une relique et auquel aboutissait alors la production des vendanges des communes limitrophes. Ce n’est pas sans nostalgie que le responsable de cette commune évoque cette époque pleine de faste : « La viticulture, pour les nombreux soins qu’elle réclame durant toute l’année, créait beaucoup d’emplois et de richesse. » Aujourd’hui, les céréales et la pomme de terre ont remplacé la vigne sans pour autant permettre le décollage économique escompté. Les cultures céréalières sont guettées par la sécheresse et les maladies comme la rouille jaune qui a ravagé plus de 5000 ha de blé tendre pour la seule commune de Aïn Bessem, déplore l’élu local. La production de la pomme de terre, faute d’installations frigorifiques pour sa conservation et sa régulation sur le marché, ne peut être envisagée sur une superficie de plus de 1000 ha. Avant que certaines entreprises communales, comme l’Ecotraba, l’EIT ne fassent faillite, la situation économique était assez bonne, mais depuis, la situation s’est dégradée et des centaines d’ouvriers se sont retrouvés au chômage.

Fief du terrorisme

Qui a oublié ces années sombres entre 1993 et 1995 ? Circulant en plein jour dans les rues de la ville, les groupes terroristes assassinaient en toute impunité des innocents et faisaient régner la terreur imposant leur loi. L’avènement d’un pouvoir théocratique semblait proche, le terrorisme avait institué sa propre police (police islamique) et levé ses propres impôts, interdisant du coup ceux prélevés par l’Etat. S’il ne nous a pas été permis d’avoir une idée sur les dégâts occasionnés par ces hordes aux établissements et édifices publics ; en revanche nous avons pu avoir les chiffres en pertes humaines ! On estime à 71 le nombre de personnes assassinées, celui des enlevées à 12 et celui des blessées à 30. La sécurité ayant été rétablie dans la ville, celle-ci eut à soutenir un exode rural comme elle n’en a jamais connu. Les habitants des 18 fractions menacés dans leurs biens et leur personne ont fui leurs terres en direction du chef-lieu de commune, devenu pour eux un havre de paix.

Stop aux flux migratoires

C’est dans le but d’endiguer le processus migratoire vers la ville et d’encourager le retour des paysans vers leurs terres qu’a été mise sur place la politique de l’habitat rural. Et c’est conformément à l’esprit de cette politique que deux sites ont été retenus, l’un à Sidi Makhlouf pour la construction de 70 logements et l’autre à Cheboulia pour la construction de 50 logements, dans le cadre de l’habitat rural groupé. Cependant, ces opérations restent insignifiantes par rapport aux milliers de personnes ayant fui la campagne devenue incertaine pour eux. Beaucoup, aux dires mêmes du président de l’APC, ne peuvent prétendre à l’éligibilité de telles mesures, car vivant sur des terres indivises, ils ne peuvent, par conséquent, justifier aux yeux de l’administration leur état de propriétaire terrien afin de bénéficier de l’aide à l’habitat rural. En plus ayant été désarmés pour des raisons de sécurité, ils n’ont toujours pas repris leurs armes en dépit de leurs fréquentes revendications. Comment pouvoir retourner sur leurs terres connaissant les risques que leur retour pose ? Au sujet du problème des terres indivisées, le président de l’APC avoue qu’« une grande partie de la commune n’est pas cadastrée ». Même si des opérations de l’habitat rural groupé suscitent quelques engouements, comment séduiraient-elles tout le monde vu les problèmes que rencontrent nombre de fellahs ? Problèmes dont la résolution reste tributaire des lourdeurs administratives et bureaucratiques.

Marasme, marché noir et chômage

Les maigres ressources qui existent proviennent, selon notre interlocuteur, du petit commerce, lui-même fortement concurrencé par le marché noir qui gagne de l’ampleur. Cependant, Aïn Bessem connaît une fois par semaine, grâce au marché hebdomadaire du vendredi, une animation particulière. L’étalage qui s’étend jusqu’aux grandes artères laisse penser que la ville est riche. Mais l’illusion se dissipe vite. Dès la fin de journée, on s’aperçoit alors que l’essentiel vient d’ailleurs et que le marché est alimenté essentiellement par des produits non-imposés. Le fait aussi que le marché se tient vendredi écourte beaucoup sa durée. En effet, bien avant 13 h, il ne reste généralement rien sur la place à cause de la prière. Un vrai casse-tête pour les autorités locales, le chômage fait rage avec l’arrivée incessante de nouveaux jeunes sur le marché du travail frappé lui aussi de marasme par l’absence totale de débouchés. Le nombre de diplômés, universitaires surtout, est estimé par le président de l’APC entre 500 et 600. Le taux de chômage représente 40 % de la population active. Certes, il y a ces dispositifs sociaux mis en place par l’APC : dans le cadre de l’emploi de jeunes, on a créé 45 postes face à 1000 demandes et dans le filet social 130 pour plus de 1000 demandes. Le facteur démographique a fait aussi que certains services publics comme les P et T et la santé soient débordés et n’assure qu’une prestation médiocre. Rendre à la ville sa splendeur, qui fut autrefois prospère et belle avec d’aussi faibles moyens, peut paraître utopique. Cependant, le président de l’APC ne désespère pas d’y arriver. ioEtant convaincu que la richesse de la commune tient pour une large parti à la viticulture et après avoir soudé les agriculteurs sur sa réhabilitation, il lance un appel aux autorités du secteur agricole pour appuyer sa politique agricole pour la commune qu’il pense rendre ainsi à son activité traditionnelle. En attendant, il fait avec les moyens dont il dispose. Et d’abord place à l’aménagement urbain et aux logements sociaux. Ainsi, la cité urbaine dans la ZHUN a bénéficié de plusieurs opérations liées au URD, à l’éclairage public et à la création d’espaces verts et de trois aires de jeux. Le lotissement Salah Arad connaît les mêmes travaux ainsi que la cité Ali Senouci. Redorer le blason de la ville Au plan du logement, les efforts entrepris paraissent dérisoires au regard de l’ampleur de la demande qui est de l’ordre de 4000 logements. Ainsi en 2002, 140 logements sociaux ont été distribués contre 203 logements sociaux en 2004. En attendant l’étude des dossiers, 150 logements sociaux attendent d’être distribués. Concernant les logements promotionnels, 600 unités réceptionnées en 1998 n’ont pu trouver acquéreurs. C’est pourquoi, le P/APC recommande leur reconversion en logements sociaux. Une moitié obéissant à cette politique de prestige, une autre inspirée par la situation créée par le voisinage du barrage d’Ouled Lakhal, lequel sert à l’alimentation en eau potable de la ville en même temps à l’irrigation de la plaine des Aribs et où meurent chaque année deux baigneurs au moins, selon le P/APC, celui-ci veut doter Aïn Bessem d’une piscine communale. Mais ce projet se heurte au problème de financement que la commune ne peut résoudre avec un budget réduit. De même que le peu de moyens dont elle dispose ne lui permet pas de prendre en charge les travaux de réparation, nécessités par l’état lamentable des 25 écoles recensées dans la commune. Enfin, réalisée en 2003, cette stèle au milieu du carré des martyrs, en face du siège de l’APC datant de 1932 et où reposent 630 chouhada dont 200 au moins natifs de la commune. Et puis comment penser à rendre à la ville ses lettres de noblesse sans songer à rendre son équipe de football, El Hamzaoui, qui brillait au zénith de son ciel ? L’APC, malgré ses modestes moyens, s’y emploie ardemment. Car sans elle, comme sans ses 25 000 ha de vigne à reconstituer sans ses 20 entreprises en liquidation, Aïn Bessem ne serait que l’ombre d’elle-même.

El watan > Ali Douidi >  1er août 2004

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